Beyrouth, Ma Ville
Jocelyne Saab, 1982, 37′
En arabe sous-titres en français et anglais
Juillet 1982. Alors que Jocelyne Saab a vu sa maison brûler quatre jours avant le début du siège de Beyrouth par l’armée israélienne, la cinéaste prend sa caméra et parcourt la ville sans avoir d’idée précise à l’esprit. Elle ne fait pas d’interviews. Elle filme les ruines de sa maison et de celles des autres, ces lieux qui partent en fumée tout comme des parts d’histoire et d’identité de Beyrouth. Elle capte des instantanés de vie quotidienne dans l’horreur des bombardements. La débrouille et la solidarité. Des regards, des gestes. Un texte écrit et lu par le dramaturge Roger Assaf film sensible et poignant, plus personnel que jamais et qui restera pour cette raison l’un des préférés de la cinéaste.
Jocelyne Saab (1948-2019) est aujourd’hui considérée comme l’une des plus importantes cinéastes libanaises de son temps. Pour la toute première fois à Bruxelles et grâce au travail de l’Association Jocelyne Saab, le Nova a le plaisir de vous présenter une partie de son œuvre restaurée. Issue de la bourgeoisie chrétienne libanaise, Jocelyne Saab grandi dans l’ouest de Beyrouth puis part étudier en France. Âgée d’une vingtaine d’années, elle devient reporter de guerre et couvre, pour la télévision française, les conflits qui ravagent son pays à partir de 1975. Engagée dans les luttes pour la justice et la liberté des peuples, elle évolue progressivement du reportage vers une œuvre plus poétique en contrepoint des couvertures médiatiques occidentales. C’est aux côtés des hommes et des femmes palestinien·ne·s, des civils du Sud-Liban, des enfants de la guerre puis plus tard des Iranien·e·s, des Egyptien·ne·s ou des Sahraoui·e·s qu’elle fabrique une œuvre de première importance pour l’histoire. À l’heure où nous écrivons ces lignes, les films de Jocelyne Saab résonnent très fortement avec l’actualité et questionnent la possibilité de faire renaître un espoir parmi les ruines. Etel Adnan, poétesse et peintre libanaise, disait d’elle que “peu de gens ont autant souffert pour demeurer dignes d’eux-mêmes, pour survivre d’une façon qui ait un sens, dans un monde si hostile ou si indifférent que celui qui est le nôtre”.
09.02.2025 > 21:00
27.02.2025 > 21:30
Plus d’infos: https://www.nova-cinema.org/prog/2025/200/jocelyne-saab/article/beyrouth-ma-ville